« Quand tu es dans l’illusion, le doute, même un millier de livres ne suffisent pas.
Quand tu as compris, un seul mot est de trop. »FEN-YANG
Dans la culture traditionnelle chinoise, le Ch’i (prononcez ‘tchi’) est considéré comme une sorte d’énergie universelle. Toutes les choses qui vivent contiennent le Ch’i. Toutes les choses sans vie sont dépourvues de Ch’i. Les Chinois pensent que cette force se propage à travers le corps le long des méridiens. Absente de notre culture occidentale, la notion de Ch’i est en revanche omniprésente dans la plupart des arts méditatifs et des arts martiaux asiatiques. On le retrouve sous le nom de ‘prana’ en Inde ou ‘Ki’ au Japon.
Chi sao 黐手. Exercice de mains qui s’entremêlent dans des enchaînements codifiés à la base afin de développer les sensations dans le combat. Le Chi Sao est divisé en deux parties :
– le « Pun Sao » qui peut se traduire par « mains roulantes ». On retrouve dans cette partie tous les exercices de mains collantes tels que le « Dan Chi Sao » ou le Sheung Chi Sao ».
– le « Guo Sao« , défenses et attaques avec les techniques Wing Chun. La partie « Guo Sao » n’est pas prédéfinie, c’est une sorte de combat libre où l’on utilise uniquement les techniques du Wing Chun notamment les exercices Pak Da, Lap Da ou Boang Da. Les deux « Pun Sao » et « Guo Sao » ont pour principe de garder le contact avec les mains de son partenaire.
Les buts cumulés de ces deux parties vont nous permettre de forger notre Chi Sao, en renforçant les concepts ou les principes du Wing Chun, en formant à la sensibilité et la souplesse du corps et en formant l’esprit au Wu Wei « art du relâchement et détachement de l’esprit ».
Après un certains temps de pratique dans l’art du Chi Sao, au moment où les pratiquants ont démontré qu’ils ont atteint les buts du Chi Sao mentionnés ci-dessus, les pratiquants peuvent passer au stade du « Lut Sao », c’est à dire, le combat libre. « Lut Sao » signifie sans contact avec la main de l’adversaire, cette dernière phase permettant de venir dans la phase réaliste d’un combat, qui veut que tous les moyens et possibilités du pratiquant soient révélés et mis en œuvre dans la plus grande liberté.Cette phase de travail est la dernière étape de formation pour le combat libre dans l’art du Wing Chun. Ip Man encourageait toujours la pratique du « Lut Sao ». Il disait : «Lut Sao Kin Kung Fu », ce qui signifie le Kung Fu réel ne peut être vu que dans le combat libre. On peut comprendre alors pourquoi beaucoup d’élèves de Ip Man se retrouvaient dans les « Beimo » ces combats improvisés et illégaux qui avaient lieu sur les toits de Hong Kong entre écoles de Wing chun ou écoles d’autres styles. Le Chi Sao est un exercice qui est pratiqué dans toutes les écoles de Wing Chun, car c’est la seule manière qui oblige à employer et affirmer les techniques du Style Wing Chun.
Ce type d’exercices, mis dans une situation de combat simulée bien encadrée, oblige aussi à respecter les concepts du système.
Le combat libre ne sera pas très souvent pratiqué, la raison principale est que le combat libre peut vous permettre de faire ce que vous voulez. Si le pratiquant débutant ou non confirmé de Wing Chun fait trop de combat libre, il aura tendance à ne pas former la substance du Wing Chun, il prendra des raccourcis afin de pouvoir frapper et négligera sa défense. Un autre risque du trop de combat libre est que la formation dispensée peut devenir une simple formation en combat libre, Il deviendra alors inutile d’apprendre le Wing Chun.
Toutefois, une formation type « Sparring » ne peut pas être ignorée car c’est la seule situation qui s’approche de la réalité d’une vraie confrontation.
Les Kuen Kuit du wing chun (咏 春拳诀, yǒngchūn quánjué, quanjue en mandarin ) sont les paroles martiales du wing chun (kuen : poing ; kuit : formule), issues de la transmission orale de l’enseignement de cet art martial, d’abord dans le sud de la Chine. Certains des Kuen Kuit que nous connaissons auraient été développés dans les sociétés secrètes de la dynastie Qing (1644-1911).
Cet ensemble de proverbes, petits poèmes ou maximes présente sous forme poétique les valeurs morales et les principes techniques.
Les Kuen Kuit existent dans de nombreux styles d’arts martiaux. Néanmoins, en wing chun, ils ont pris une importance toute particulière aux yeux des pratiquants : leur assimilation est perçue comme une condition sine qua non pour arriver au statut de maître.
Moy Yat, disciple de Ip man, rédigera la première compilation des Kuen Kuit sur 51 sceaux, à l’intention de son maître. En 1982, un ouvrage sera publié avec Wang Kiu et Augustine Fong, d’après cette compilation : Wing Chun Kuen Kuit.
Kung Fu est le terme Chinois qui désigne un homme accompli, un homme qui se réalise dans l’expression de l’art qu’il a choisi, qu’il soit martial ou non. Littéralement, l’expression Kung Fu (Gong Fu) signifie « pratique de l’homme adulte ». L’idéogramme isolé Kung correspond à « pratique », « travail assidu » et l’idéogramme Fu correspond à « l’homme adulte » ou « l’homme expérimenté ». On peut définir le Kung Fu de façon comme le « travail parfait en voie de s’accomplir ». Le Kung Fu est composé de deux notions très fortement liées. Kung représente la voie à accomplir. Il décrit les étapes à franchir et surtout la chronologie pour accéder à ces différentes étapes. Fu représente la conscience de la réalisation de cette voie.
Bien que généralement utilisé pour décrire l’ensemble des arts martiaux chinois, le terme de « Kung Fu » peut s’appliquer à bien d’autres disciplines comme, par exemple, la préparation du thé. Le terme « Wushu », lui, est plus restrictif et désigne uniquement les arts martiaux chinois. Les arts martiaux que désigne le terme « Kung Fu » sont issus des plus anciennes traditions chinoises que sont le bouddhisme et le taoïsme. Deux grandes écoles martiales en sont à l’origine : l’école interne ou Neija reliée à la tradition Wudang et l’école externe ou Weijia reliée à la tradition Shaolin. Ces deux courants ayant par la suite donné naissance à de multiples styles et à la plupart des autres arts martiaux asiatiques.
Travail du souffle, de l’énergie vitale.
Le Chi Kung (Qi Gong en transcription Pin Yin), fait partie de l’ensemble des arts martiaux chinois internes. Vieux de plusieurs centaines d’années, ces exercices énergétiques chinois sont généralement pratiqués dans le but d’améliorer et de maintenir la santé. Ces exercices travaillent à la fois la respiration, l’étirement des muscles et tendons, l’équilibre et bien plus encore. Le Chi Kung peut être pratiqué jusqu’à un âge assez avancé.
Le sifu est le terme désignant l’enseignant de wing chun. Selon les écoles, les termes varient. En fonction de son niveau, on est instructeur ou enseignant, puis sifu par exemple.
Sidai 师弟 (simpl.), 師弟 (trad.) élève masculin de la même génération qui étudie depuis moins longtemps.
Simui 师妹, 師妹 élève féminine de la même génération qui étudie depuis moins longtemps.
Sihing 师兄, 師兄 élève masculin de la même génération qui étudie depuis plus longtemps.
Sije 师姐, 師姐 (ou 姊?) élève féminine de la même génération qui étudie depuis plus longtemps.
Sifu 师父, 師父 enseignant.
Sisuk 师叔, 師叔 sidai du sifu.
Sibak 师伯, 師伯 sihing du sifu.
Sigung 师公, 師公 enseignant du sifu.
Sijo 师祖, 師祖 enseignant du sifu du sifu.
Les arts martiaux chinois se subdivisent en deux grands groupes de styles dits ‘internes’ et ‘externes’. Le facteur qui permet de déterminer la nature ‘interne’ ou ‘externe’ d’un style d’art martial est le Ch’i et surtout la façon dont il est appréhendé. Il est généralement admis que l’utilisation du Ch’i, pour accroître puissance et vélocité, est apparu au cours de la dynastie Liang (540 après J.C.).
En fait, on pense qu’avant l’arrivée de Damo la théorie et les principes du Ch’i étaient uniquement utilisés dans la médecine et non dans les arts martiaux. La vitesse et la puissance étaient développées à travers des entraînements purement physiques. Et bien que ces entraînements mettaient l’accent sur la concentration de l’esprit, ils ne débouchaient pas sur un véritable travail du Ch’i. Les pratiquants d’arts martiaux de cette époque se concentraient donc uniquement sur la puissance musculaire ou puissance externe. C’est pourquoi les styles issus de cette période sont classés comme étant des styles externes.
Lorsque l’empereur Liang Wu accueillit Da mo, ceux-ci furent rapidement en désaccord. C’est pourquoi Damo continua sa route jusqu’au temple Shaolin. Là, il découvrit des moines affaiblis qui somnolaient durant les longues heures de lecture. C’est à cette époque que Damo se mit à entrer dans une phase de méditation dans le but de découvrir comment aider les moines. Cette phase de méditation dura neuf années pendant lesquelles Da Mo écrivit deux classiques : le Yi Jin Jing et le Xi Sui Jing. Après la mort de Damo, les moines Shaolin appliquèrent les méthodes décrites dans le Yi Jin Jing pour renforcer leur corps et leur esprit. Ils s’aperçurent rapidement que non seulement cet entraînement leur permettait d’être en bonne santé mais qu’il les rendait plus forts aussi. C’est ainsi que travaillant toujours à leurs techniques de combat, ils y ajoutèrent les techniques de travail du Ch’i décrites par Damo et devinrent des combattants extrêmement efficaces. Les pratiques des moines Shaolin s’étendirent alors à l’extérieur du temple et beaucoup de nouvelles formes de Ch’i Kung – techniques de travail du Ch’i – furent créées.
Certains styles d’arts martiaux privilégièrent un entraînement en douceur du corps plutôt que l’entraînement musculaire intensif développés par les moines Shaolin : puisque le Ch’i est la source et le fondement de la force physique, un pratiquant d’art martial doit d’abord travailler à la construction de cette source. Cette théorie stipulait que lorsque le Ch’i est abondant, il peut conduire le corps au niveau le plus élevé et permettre d’atteindre une puissance réelle et efficace. Au moins deux styles répondant à cette théorie furent créés à cette époque (550-600 av. J.C.) : Hou Tian Fa et Xiao Jiu Tian. Ces deux styles sont les sources originales du Tai Ch’i Chuan. Les styles internes (taoïstes) insistent davantage sur la respiration, le calme de l’esprit, le développement de l’énergie interne le Qi (Ch’i). Ils préconisent la défaite de l’adversaire à l’instant même où il attaque, en utilisant son énergie pour la réduire à néant. Les styles externes (bouddhistes) mettent l’accent sur le développement physique, la musculation, la force des coups et la rapidité d’exécution. De nombreux styles de Kung-fu sont formés par une combinaison des deux systèmes. La plupart préconisent d’ailleurs l’utilisation du dur contre doux, et du doux contre le dur. En général, les Chinois divisent les différents styles de Kung fu en deux branches principales Nord et Sud d’après leur lieu d’origine. Suivant cette classification, le Wing Chun est un style combiné, interne et externe, du Sud.
Enchaînements codifiés représentant des techniques de combat ou des mouvements respiratoires, ils sont l’âme ou l’essence du Wing chun.
Taos du Wing chun :
– Siu Lim Tao 小念頭 ou Sil Nim Tao : 1er tao
– Chum Kiu 尋橋 : 2e tao
– Bil Gee 鏢指 ou Biu Jee : 3e tao
– Muk Yan Jong 木人樁 : mannequin de bois
– Bat Jam Do 八斩刀 : couteaux papillons
Enchaînements codifiés représentant des techniques de combat ou des mouvements respiratoires, ils sont l’âme ou l’essence du Wing chun.
Taos du Wing chun :
– Siu Lim Tao 小念頭 ou Sil Nim Tao : 1er tao
– Chum Kiu 尋橋 : 2e tao
– Bil Gee 鏢指 ou Biu Jee : 3e tao
– Muk Yan Jong 木人樁 : mannequin de bois
– Bat Jam Do 八斩刀 : couteaux papillons
Wing, ving (en cantonais) ou yong (en mandarin) signifie « réciter, chanter… »
Chun, tsun : « printemps, vie, vitalité… »
Wing chun ou ving tsun signifie donc « chanter le printemps, printemps qui chante, ode au printemps, printemps éternel, printemps radieux «
La langue utilisée (cantonais, mandarin, vietnamien…), la diversité des styles et des écoles expliquent que nous employons plusieurs termes pour désigner l’art du wing chun : yong chun, wing chun, ving tsun, weng chun…
Wing Chun Kuen 詠春拳 : la boxe Wing Chun