Le qi gong est le travail du souffle, une pratique traditionnelle chinoise rattachée à la médecine. En pratique, il s’agit de mouvements accompagnés de respiration externe et interne ; en théorie, cet art énergétique s’enracine dans la métaphysique taoïste. Le qi gong s’enseigne en Occident pour le développement personnel.

Le terme peut être connu sous d’autres transcriptions, chi kung (école anglo-saxonne Wade), ki kong (école français EFFEO), kiko (adaptation phonétique du japonais), mais qi gong est la version désormais officielle dans les langues européennes (pinyin, la prononciation nationale). Les deux sinogrammes associent des notions chinoises avec un sens vaste : qi (vapeur, souffle, énergie, esprit) et gong (attaquer, travail, exercice, discipline).

ORIGINES

Le qi gong provient des gymnastiques taoïstes de longévité. On y retrouve l’intuition chinoise du wei wu wei « agir sans agir », présente notamment dans le Dao De Jing de Lao Zi. La pratique s’est enrichie au contact du bouddhisme, elle fait partie intégrante de la médecine chinoise.

Par un ensemble d’exercices corporels et de visualisations mentales (mouvements statiques ou dynamiques, exercices respiratoires, relaxation mentale, sons, acupressions, percussions, etc.), il vise à aider les personnes à maintenir ou réparer l’équilibre entre les « énergies » des différents organes du corps. Les fondements de cette énergétique sont celles de la médecine chinoise et de l’acupuncture en particulier.

Les pratiques de qi gong ont été interdites et réprimées comme des « pratiques féodales » et « superstitieuses » durant la Révolution culturelle. C’est dans un contexte de détente économique, peu après les premières réformes libérales et la première apparition du chômage que réapparaît le qi gong en Chine. Les autorités y voient une bonne façon de mettre en avant la culture chinoise et participent à sa promotion à travers les « Salons de la santé » qui lui sont consacrés au début des années 90.

Une école de qi gong se détache nettement par sa doctrine religieuse : le mouvement Falun gong. En l’espace de sept ans, elle compte environ 80 millions de pratiquants. En 1999, commence la grande répression de ce mouvement ainsi que de la majorité des autres méthodes de qi gong par les autorités chinoises.

PRATIQUE

Pour parvenir à l’harmonie du geste et du souffle, l’attention se porte simultanément sur les diverses parties du corps impliquées dans le mouvement et perçues globalement comme une unité, de telle sorte que le mouvement ne soit jamais « mécanique », mais devienne « organique ». N’étant basé ni sur la force physique ni sur la performance, le qi gong est accessible à tous (jeunes ou moins jeunes, sportifs ou non sportifs).

Le qi gong est un ensemble d’exercices énergétiques basés sur une association entre : mouvements doux, naturels, très lents et détendus ; la respiration (respiration abdominale, régulière et profonde) synchrone avec les mouvements ; la concentration de l’esprit qui dirige le qi — le « souffle » — à l’intérieur du corps ; des massages par acupression, ou massage général musculaire.

Certaines formes utilisent aussi le chant (comme le kotodama) ou le cri, proche du très célèbre kiai japonais, ironiquement dénommé « cri qui tue » par les Britanniques du XIXe siècle. Il allie la relaxation mentale, l’assouplissement corporel et le plaisir de se mouvoir en harmonie dans l’espace, à un travail énergétique profond de revitalisation des organes internes.

Selon ses adeptes, le qi gong est une voie d’épanouissement personnel, une source de bien-être et de jouvence. Au terme d’une pratique régulière, le qi gong apporte : plus de tonus et moins de tensions nerveuses ; plus de souplesse et d’équilibre ; un calme intérieur ; une plus grande capacité de concentration et de confiance en soi ; une meilleure conscience corporelle ; le développement de la mémoire des gestes.

STYLES

Il existe aujourd’hui différentes variantes ou écoles : le qi gong d’influence taoïste (enchaînements ou séries d’exercices variés basés sur des répétitions de mouvements utilisant respirations et grands mouvements fluides et souples dont le but est d’améliorer la santé tout en progressant sur le plan spirituel) ; le qi gong d’influence bouddhiste (formes anciennes de qi gong, telles que pratiquées par les moines bouddhistes du monastère de Shaolin) ; le qi gong martial (renforcer le corps et sa résistance aux agressions externes) ; le qi gong thérapeutique (apprentissage de certaines techniques de guérison, sur soi ou sur partenaire) qui fait partie de la médecine traditionnelle chinoise.

Tous les exercices de qi gong nécessitent de la patience et une pratique régulière. Certains pratiquants d’arts martiaux pratiquent leurs arts sans pratiquer le qi gong en Chine. Cependant, sa pratique est nécessaire à une maîtrise complète des arts martiaux.